Restauration de deux Automobiles d'avant guerre

Bonjour,
Je m'appelle Luca, j'ai 24 ans et je suis actuellement en école d’ingénieur, en alternance, dans le domaine de la fonderie et de la forge.

Le projet que je vous présente concerne la restauration de deux automobiles d’avant-guerre : une Chenard et Walcker Y6 de 1929, acquise en août 2021, et une Buick 67 de 1934, acquise en février 2025.

Plus jeune, je m’intéressais peu à l’automobile. C’est en 2016, lors de mon premier salon automobile, que j’ai commencé à développer une véritable passion pour ce domaine. En 2020, après avoir passé un nombre incalculable d’heures sur les jeux vidéo, j’ai décidé d’arrêter complètement. À la place, j’ai commencé à restaurer des objets ayant appartenu à mes grands-parents, comme une sulfateuse en cuivre ou une lampe à acétylène.

Lorsque j’ai passé mon permis de conduire, je me suis rendu compte que les voitures modernes ne me faisaient pas rêver. Je me suis donc tourné vers des véhicules anciens, d’abord des années 50-60. Mais ma culture cinématographique (films comme Capone, La Momie, Indiana Jones...) m’a familiarisé avec les automobiles d’avant-guerre, ce qui a éveillé en moi un intérêt particulier pour cette époque.

En me renseignant davantage, j’ai découvert que ces voitures possèdent une mécanique simple, avec très peu d’électronique — juste l’essentiel. Elles sont ainsi plus faciles à entretenir, à condition d’avoir les pièces.

En 2022, j’ai traversé une période compliquée sur le plan mental. Seul dans mon garage, c’est cette Chenard et Walcker Y6 qui m’a permis de garder le cap. Elle m’a offert une échappatoire, un objectif, et m’a aidé à occuper mon esprit quand j’en avais le plus besoin.

C’est donc avec enthousiasme que je vous présente aujourd’hui mes projets de restauration.

Étape 1: Début de la restauration de la Chenard et Walcker Y6

Lorsque j’ai acheté cette Chenard & Walcker, l’ancien propriétaire avait déjà entamé la restauration de la carrosserie. Il reste encore beaucoup de travaux à réaliser sur cette automobile. Pour ma part, je préfère commencer par la restauration de la mécanique, en procédant de bas en haut. Cette méthode permet de limiter les manutentions inutiles et surtout d’éviter d’endommager une carrosserie déjà restaurée.

Plusieurs éléments de cette Y6 nécessitent une remise en état : la structure en bois, très détériorée après 95 ans, de la rouille perforante sur la carrosserie, une barre de direction tordue, entre autres. L'utilisation du WD40 a été bénéfique pour le démontage des différents éléments de la carrosserie.

Avant de me lancer dans la mécanique, j’ai appliqué un traitement fongicide et protecteur sur la structure en bois afin d’en préserver l’état. De même, sur les parties de la carrosserie dépourvues de peinture, j’ai appliqué un produit antirouille pour les protéger.

Étape 2: Partie Mécanique transmission de la Y6

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Comme je l’ai mentionné précédemment, je privilégie la remise en état de la partie mécanique de l’automobile, en commençant par le châssis et les différents éléments de direction et de transmission. Par précaution, et pour éviter de casser un goujon ou une vis de fixation, j’applique systématiquement du WD-40 multifonction afin de lubrifier les filets. Cela ne m’a toutefois pas empêché de casser certaines vis, trop oxydées pour être récupérables.

Parmi les opérations réalisées, j’ai notamment extrait le roulement du pont arrière, comme on peut le voir sur la photo. Pour ce faire, j’ai procédé en plusieurs étapes : chauffage de la pièce, puis application de WD-40 pour permettre au roulement de se libérer plus facilement.

Le WD-40 m’a également servi pour le nettoyage des différentes pièces recouvertes d’une importante couche de poussière : j’ai vaporisé le produit, puis brossé les éléments à l’aide d’une brosse en laiton.

Le châssis, quant à lui, a été décapé puis peint avec une peinture spéciale châssis.

Parmi les travaux restant à effectuer, je dois encore regarnir les étriers de frein, ainsi que remplacer et redresser la barre de direction.

Étape 3: Début de restauration du moteur et de la boite de vitesse de la Y6

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En ce qui concerne le moteur de la Y6, celui-ci était déjà démonté lorsque j’ai acheté l’automobile. L’ancien propriétaire avait pris soin de numéroter l’ensemble des pièces le composant. J’ai donc pu le remonter à l’aide d’une vue éclatée issue du catalogue d’entretien.

Une fois encore, le WD-40 m’a servi de nettoyant pour les différentes pièces, que j’ai ensuite graissées avec de l’huile lors du remontage. Ce moteur avait déjà été réalésé deux fois, et la culasse présentait une soudure sur sa partie supérieure.

Après échange avec des membres du club dont je fais partie, il m’a été conseillé d’acquérir un moteur et une boîte de vitesses en meilleur état que ceux d’origine. J’ai donc opté pour un nouvel ensemble moteur/boîte.

Sur ce nouveau moteur, j’ai procédé au démontage complet des éléments afin de les nettoyer soigneusement, puis réalisé un rodage des soupapes. À l’époque, mes études m’obligeaient à m’absenter régulièrement de l’atelier, ce qui a entraîné des pauses dans les travaux. Pour prévenir toute amorce de corrosion durant ces périodes, j’appliquais une fine couche de WD-40, qui s’est avérée très efficace pour protéger les pièces statiques.

Lors des démontages, j’ai pris le soin de filmer certaines étapes, afin de m’y référer facilement lors du remontage.

Il me reste encore plusieurs opérations à effectuer sur ce moteur : nettoyer le circuit d’huile à l’aide d’une seringue remplie d’essence, remplacer la segmentation, et surtout refaire le régule — un sujet que je développerai plus en détail dans une partie dédiée.

Quant à la boîte de vitesses, elle était en excellent état. Je me suis contenté de nettoyer l’intérieur, de remplacer les joints, puis de la repeindre en vert foncé, tout comme le moteur.

Étape 4: Début de la restauration de la Buick 67

L’histoire de cette Buick est particulièrement spéciale.
En novembre 2024, un ami membre de mon club me contacte pour me dire qu’il vient d’acquérir une Buick de 1934. Malheureusement, ayant déjà trop de projets en cours, il envisageait de la démonter pour pièces. Avant de prendre cette décision, il m’a proposé de la récupérer pour tenter une restauration complète.

J’ai alors sauté sur l’occasion. Il me l’a cédée au même prix que ma Chenard et Walcker Y6, ce qui était pour moi une opportunité inespérée. À mon âge, posséder un huit cylindres en ligne relevait presque du rêve inaccessible.

Cette voiture est originaire de Floride, aux États-Unis, et a été importée en France dans les années 2010. Je suis aujourd’hui le quatrième propriétaire français de ce véhicule. Comme pour la Y6, les précédents propriétaires avaient débuté la restauration par la carrosserie, malheureusement très endommagée par la rouille perforante.

Le climat marin de la Floride n’a rien arrangé. Le sel a accentué la corrosion, et d’autres problèmes sont apparus lors du démontage du moteur. Mais malgré ces difficultés, cette Buick représente pour moi un véritable trésor : un défi technique, une aventure humaine et une pièce rare à sauver.

Étape 5: Dépose et démontage du moteur de la Buick 67

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Avant de déposer le moteur, j’ai commencé par démonter les différents organes qui y étaient reliés : l’allumeur, la dynamo et le filtre à huile externe. Ce moteur est particulièrement avancé sur le plan technologique pour une voiture de série datant de 1934.

Le collecteur d’échappement, en trois parties, est un bon exemple de cette sophistication. Malheureusement, la fonte utilisée est de qualité bien inférieure à celle que j’ai pu observer sur la Y6. Résultat : la pièce avait déjà été réparée de manière assez surprenante et devra être entièrement refaite.

J’ai ensuite démonté la culasse, qui était extrêmement encrassée par la calamine. Pour la nettoyer, j’ai utilisé une méthode très efficace : pulvérisation de WD-40 suivie d’un brossage minutieux avec une brosse en laiton. Cela m’a permis de désencrasser complètement la culasse.

Cependant, ce nettoyage a révélé un problème plus sérieux : les sièges des soupapes d’admission sont très piqués. Une rectification à la fraise sera nécessaire. Quant aux soupapes elles-mêmes, elles sont trop abîmées pour être réutilisées et devront être refabriquées. Grâce à une connaissance, j’ai la possibilité de les faire refaire en Inconel, un alliage bien plus résistant et durable, ce qui représente un atout considérable.

L’extraction des goujons de culasse a aussi été un défi. Après les avoir trempés pendant deux jours dans du WD-40, j’ai pu retirer tous les goujons sauf un. Malheureusement, celui-ci s’est cassé, et l’extracteur que j’ai utilisé s’est également brisé lors de la tentative de retrait. De plus, lors de l’extraction d’un des deux goujons servant à positionner la culasse, le filetage du bloc moteur s’est arraché.

Aujourd’hui, il reste encore beaucoup de travail à accomplir sur ce moteur. Mais chaque étape, aussi complexe soit-elle, me rapproche un peu plus de mon objectif : redonner vie à cette Buick exceptionnelle.

Étape 6: Restauration des équipements annexes de la Buick 67

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En parallèle de la remise en état du moteur, j’ai également commencé à restaurer plusieurs éléments annexes, indispensables au bon fonctionnement du véhicule. Parmi eux, on trouve le moteur d’essuie-glace pneumatique, ainsi que le diaphragme qui permet l’assistance au freinage — un système relativement rare à cette époque.

Je me suis aussi penché sur la dynamo et le démarreur, deux composants essentiels de l’automobile. Leur inspection minutieuse est indispensable pour évaluer l’usure des pièces internes, notamment les paliers en bronze et les charbons, afin de déterminer s’il est nécessaire de les remplacer.

On trouve également, parmi les équipements annexes de cette Buick, un radiateur d’huile à refroidissement par eau, un dispositif peu courant à l’époque, qui témoigne du niveau technique du véhicule. La pompe à eau et la pompe à essence sont quant à elles entraînées mécaniquement, en synchronisation avec l’arbre à cames du moteur pour la pompe à essence et avec la dynamo pour la pompe à eau. Ces éléments doivent eux aussi être inspectés, nettoyés et, si besoin, restaurés afin d’assurer un fonctionnement fiable et durable du moteur.


L’utilisation du WD-40 s’est révélée une fois de plus précieuse. Elle m’a permis de nettoyer et de débloquer un grand nombre de pièces sans risquer de les détériorer davantage. Cette approche préventive est essentielle pour préserver au mieux l’intégrité des composants d’époque, souvent fragiles et difficiles à remplacer. Cependant, les américains refabriquent encore des pièces

Étape 7: Régulage des moteurs

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L’une des grandes différences entre les moteurs de véhicules d’avant-guerre et ceux d’après-guerre réside dans la conception des coussinets de bielle.
Sur les moteurs anciens, ces coussinets ne sont pas interchangeables comme aujourd’hui : ils sont coulés directement sur la bielle, à l’aide d’un alliage à base de plomb, d’étain et d’antimoine. En France, cet alliage est couramment appelé régule, tandis qu’aux États-Unis, on parle d’alliage Babbit.

Afin de mieux comprendre cette technologie ancienne, j’ai mené plusieurs recherches sur la composition précise de ces alliages, dans le but d’en étudier les propriétés, avantages et inconvénients. J’ai également analysé certaines variantes historiques, comme l’utilisation d’aluminium dans les paliers de certaines Mercedes de l’époque, pour mieux adapter mes choix d’alliages selon les contraintes mécaniques.

Face au coût élevé de ce type de travail en entreprise (les devis tournant souvent autour de 10 000 euros), et à la qualité souvent insatisfaisante des réalisations signalée par plusieurs passionnés et membres de mon club (jeux trop serrés, étamage mal exécuté…), j’ai décidé d’apprendre à réaliser cette opération moi-même. Il s’agit d’un savoir-faire ancien qui se perd, et que j’aimerais contribuer à préserver et à transmettre.

Par chance, j’ai pu me procurer des coquilles spéciales pour le régulage des paliers et des pieds de bielle. J’ai également investi dans un petit four de fusion électrique, qui me permet de maîtriser précisément la température de mon bain de fusion.
Prochaine étape : m’équiper d’un outil d’usinage adapté pour rectifier les coussinets aux côtes exactes, en respectant les jeux nécessaires au bon fonctionnement du moteur.

Le régulage est un domaine aussi technique que passionnant, et je m’y consacre avec enthousiasme. Mon objectif est de devenir totalement autonome dans cette pratique, à la fois pour mes restaurations actuelles, et pour conserver un savoir rare mais essentiel dans le monde de la mécanique ancienne.

Étape 8: Autres sujets annexes de ces restaurations

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J’ai principalement abordé ici la partie mécanique des deux automobiles, car je n’ai pas encore commencé les travaux sur certains sujets annexes, tout aussi importants.

Structure en bois

Les deux voitures possèdent une structure en bois, typique des véhicules d’avant-guerre. Avec le temps, cette ossature a été fragilisée, notamment à cause des infiltrations d’eau et du vieillissement naturel du bois.
L’objectif est de reconstruire intégralement cette structure en frêne, comme cela se faisait à l’origine, pour rester fidèle à la configuration d’époque tout en assurant une robustesse optimale.

Freinage

Concernant le système de freinage, il sera nécessaire de reposer ou riveter de nouvelles garnitures sur les mâchoires de frein. Cette opération garantira une meilleure efficacité de freinage tout en respectant les standards d’époque.

Carrosserie

La carrosserie, quant à elle, présente plusieurs points de rouille perforante, notamment sur la Buick. J’ai la chance de pouvoir compter sur une connaissance expérimentée qui m’aidera à restaurer les éléments de carrosserie dans le respect des techniques anciennes.
Sur la Y6, un toit découvrable de type CELER sera reconstruit, toujours en utilisant des matériaux et des accessoires d’époque pour préserver l’authenticité du véhicule.

Électricité

Sur le plan électrique, je prévois quelques améliorations discrètes mais importantes pour la sécurité.
L’installation de clignotants et d’un éclairage plus performant permettra d’assurer des trajets nocturnes plus sûrs.
Concernant la Buick, actuellement en 6 volts, je réfléchis à un passage en 12 volts. Cela permettrait un meilleur démarrage, un éclairage plus efficace, tout en rendant certains composants plus faciles à trouver ou adapter.

Voilà les points principaux sur lesquels je suis certain d’intervenir, que ce soit en restauration fidèle ou en amélioration discrète mais nécessaire pour l’usage actuel.

Étape 9: Conclusion de ce projet

Pour conclure cette présentation, je tiens à préciser que plusieurs aspects du projet n’ont pas été abordés ici, afin de rendre la lecture plus digeste.

L’objectif principal de cette démarche est de parvenir à une autonomie complète dans la réparation et l’entretien de ces véhicules anciens. C’est dans cette optique que je collabore avec certains de mes professeurs afin d’explorer la rétroconception et la fabrication de pièces mécaniques, comme le collecteur d’échappement en fonte de la Buick.

Par ailleurs, je suis désormais capable de refabriquer certaines pièces souples introuvables, comme les joints ou pièces en caoutchouc, grâce à l’impression 3D résine avec matériaux flexibles. Ce savoir-faire m’offre une grande liberté face à la rareté des pièces détachées d’origine.

Lorsque j’ai commencé, je n’avais aucune connaissance en mécanique. J’ai tout appris sur le tas, au fil des expériences, en m’appuyant sur des vidéos, des forums, et beaucoup d’essais-erreurs.

Ma famille, malheureusement, ne croit pas en ce projet, et pense que je devrais y renoncer. Mais cela ne fait que renforcer ma détermination. Mis à part cela, je tiens à remercier sincèrement toutes les personnes qui me soutiennent, qui me conseillent et m'encouragent dans cette aventure pharaonique, un projet exigeant mais profondément enrichissant.

Je souhaite aussi adresser un merci particulier au Club Les Amis de Chenard et Walcker, qui m’a accueilli en tant que plus jeune adhérent, et qui m’a prodigué de nombreux conseils précieux.

Enfin, je voudrais mentionner le rôle essentiel des produits WD-40 dans mes restaurations. Ils m’ont été d’une aide précieuse aussi bien pour le démontage et le remontage des pièces que pour leur conservation lors des longues périodes de stockage.

Merci à la personne qui aura pris le temps de lire ces lignes.
Cette aventure ne fait que commencer.

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