Restaurer une Jielde dénichée en brocante

Le printemps marque le retour des brocantes, ce rituel du dimanche matin, à la recherche de rien mais surtout d’une opportunité que d’autres n’auront pas su déceler. Aujourd'hui je vous embarque dans la restauration d’une lampe Jielde débusquée le week-end dernier pour quelques dizaines d’euros. Sans être comparable, un modèle neuf actuel a un prix affiché de plus de 400 euros. Les rénovations complètes sont elles au-dessus de 200 euros pour un sablage complet. Passons les chiffres, l’idée est ici de redonner vie à une vieille lampe industrielle et de prendre du plaisir à le faire pour continuer à aménager sa maison. J’ai déjà posé deux appliques Jieldé dans ma salle de bain, celle-ci allait parfaitement compléter l’ambiance industrielle en étant positionnée au-dessus du mange-debout de la cuisine.

Les lampes Jieldé ont été créées en 1950 par Jean-Louis Domecq, un mécanicien français qui cherchait une lampe articulée, robuste et fonctionnelle pour son atelier. Ne trouvant rien qui répondait à ses attentes, il décide d’en concevoir une lui-même.

En 1953, il lance la production sous la marque Jieldé (contraction de ses initiales JLD). La lampe devient rapidement un incontournable dans les ateliers et usines grâce à sa solidité, sa modularité et son design unique. Aujourd’hui encore, la lampe Jieldé est fabriquée en France, de manière artisanale, en fonte d’aluminium, et séduit autant les amateurs de design que les passionnés d’objets vintage.

Le modèle semble être un modèle D4401 ou équivalent en taille. Sa couleur verte a vécu. Elle laisse place à un bon nombre de points voire de plaques de rouille, et quelques rayures. Initialement destinée à être monté sur une machine outil, elle est ici équipée d’un cordon électrique raccordé par un domino hors d’âge. Bref, il y a du boulot.

On s’équipe d’un tournevis plat, d’une clé de 10 et on commence un démontage complet. Le socle, les bras, la tête. On prend soin de bien positionner toutes les pièces amovibles dans un bol aimanté pour ne rien perdre. Et destination poubelle pour le cordon électrique.

Bonne nouvelle, le système de conductivité par rondelles ondulées est en bon état. Les rondelles de contact sont en très bon état, tout comme les joints. Les rondelles de glissement sont légèrement piquées mais étant donné l’état de la lampe, c’était prévisible.

La paille de fer 00 (ou double zéro) est utilisée brute sur l’intégralité des éléments extérieurs de la lampe. Son rôle est abrasif : éliminer le gros de la rouille, décoller les écailles de peinture. Après ce premier passage, on asperge la lampe de WD40. Jouant ici pleinement son rôle dégrippant, il va s’attaquer à la rouille pour désolidariser celle-ci de la lampe. Pour compléter cette action, on utilise une paille de fer encore plus fine : la 000. Son action abrasive conjuguée à celle du WD40 va permettre de dissoudre des derniers points de rouille.

La douille, elle aussi bien rouillée, reçoit un traitement au WD40.
Les rondelles de rondelles de glissement, les rondelles de contact, les rondelles belleville, les écrous et les boulons prennent une petite douche au WD40 pour éliminer les dépôts gras et la crasse.

Pour plus de sécurité, on nettoie les surfaces de contact électrique avec un pinceau. Il permet d’éliminer toutes les fibres métalliques laissées par la paille de fer. Le WD 40 étant non conducteur, il sèche rapidement et ne risque pas de créer des courts-circuits.

On remonte soigneusement chaque élément conducteur : les deux rondelles de contact, la rondelle de glissement, le boulon, ses rondelles et son écrou. Un dernier coup de WD40 sur la surface de la lampe et on égalise / absorbe le surplus avec du papier absorbant.

Une fois l’intégralité des éléments remontés, on positionne une ampoule LED avec fixations B22 dans la douille, on connecte l'électricité et on teste au tournevis d'électricien qu’il n’y ait aucune conductivité sur les éléments en aluminium ou sur la tête de la lampe. Tout va bien : c’est parti pour le positionnement définitif au mur.

Pour cette rénovation, les outils suivants ont été nécessaires : Clé de 10, tournevis d’électricien, laine d’acier (ou paille de fer) 00 et 000, papier absorbant et WD40 multifonctions. J’avais la chance de n’avoir pas à remplacer d’éléments. J’ai pourtant ajouté quelques rondelles au niveau des articulations car il n’y en avait pas des deux côtés.